Equinoxe moins deux minutes
Pauline Delwaulle
avec la collaboration de Sébastien Cabour
Installation lumineuse
Deux caisses 125 x 75 x 30 cm
Menuisier : Pierre Le Lay
2015
Deux boites en bois projetant de la lumière constituent cette installation lumineuse. Elles éclairent deux pans de murs différents, l’une reproduit la lumière sur la neige au soleil, et l’autre, la lumière sur la neige à l’ombre, simultanément tout au long des 24h d’une journée d’équinoxe au pôle.
Ce projet propose de transporter un paysage dans un lieu, et ceci par la lumière. Le Spitzberg et ses paysages blancs est transposé dans un autre espace blanc, l’espace d’exposition.
En arrivant sur l’île, j’ai pu me rendre compte qu’il était impossible de réduire ce paysage à un monochrome blanc. à cause de l’effet de la glace, les ombres bleuissent.
Le monde polaire est bichromique.
Cet immense paysage apparaît tout en nuances de blanc et de bleu, révélant les aspérités et les reliefs. Il vient ici s’inscrire dans la galerie blanche, la transformant en paysage polaire.
On y observe la lente évolution de la nuit profonde au jour polaire et l’éclipse totale du 20 mars 2015.
Le Spitzberg était le seul endroit pour observer cette éclipse en totalité.
Le projet propose donc de recréer un lieu mais aussi un événement lumineux, la conjonction d’un équinoxe de printemps et d’une éclipse solaire. L’équinoxe étant le moment où le jour et la nuit ont la même durée.
Le principe a été de mesurer la lumière (intensité et température de couleur) de ce lieu durant vingt-quatre heures de minuit à minuit afin de pouvoir la recréer a posteriori à l’aide de différentes sources lumineuses.
Lors des relevés de lumière, nous avons enregistré la prise de note des données à l’écrit et au son. Cette bande-son est diffusée au rythme de l’évolution de la lumière. On nous entend énoncer les données chiffrées, raconter ce que l’on voit, le blizzard et nos pas dans la neige, mais aussi nos inquiétudes concernant la météo et le froid.
Ce document sonore nous renseigne sur ce paysage invisible.
Les appareils avec lesquels nous enregistrions les relevés ont par deux fois gelé, ce qui explique qu’il n’y ait pas de son à certains moments de la journée.
Un écran situé dans chacune des boîtes permet de connaître l’heure de la lumière qui est diffusée.
Avec la participation de 50° Nord - Biennale Watch This Space.
Remerciements : Arnaud Ledoux, Sophie Boulanger, Hege Hjelløkken, Mr Jansoone.